Le coin des pros

Banque d’expériences

La Bouture engage un travail de repérage des pratiques qui contribuent à tenir les jeunes « accrochés » ou à favoriser le raccrochage de ceux qui ont déjà lâché prise. Elles sont présentées ici sous forme de fiches d’expérience. Chacune d’elle comporte les coordonnées d’une personne qui pourra vous en dire plus si vous la contactez.

Et si on collaborait ?

Les expériences rassemblées ici ne sont pas des modèles, ni même des « actions exceptionnelles » puisque nombre d’entre elles correspondent à des pratiques ordinaires, parfois naturalisées dans les fonctionnements quotidiens. Elles sont celles d’équipes de la région Auvergne Rhône-Alpes qui ont accepté de partager ce qu’elles ont inventé, ce qui n’a pas abouti, leurs satisfactions et leurs doutes.
Alors, si vous avez mené ou menez une action qui peut en intéresser d’autres, Faites passer !

Expériences

  • Permanences d’accueil pour les jeunes décrocheurs et leur famille

    La Bouture septembre, 2017

    Télécharger :
    FicheExpérience_PermanencesAccueilJeunesEtFamilles

    ***L’idée de départ

    L’action est portée par La Bouture à Grenoble. À la création de l’association en 1996, les premiers militants ont eu besoin de comprendre le phénomène du décrochage afin de mieux y faire face.
    Avec l’aide de CIO et de Missions locales, ils ont pour cela rencontré des jeunes sortis du système scolaire avant l’heure pour cerner les racines
    de leur décrochage, par l’écoute de leur parcours personnel et de leur expérience scolaire.
    Ces premiers entretiens ont inspiré les permanences d’accueil qui fonctionnent aujourd’hui. Elles permettent aux jeunes et aux familles d’être considérés dans l’épreuve que représente pour eux la rupture avec le système scolaire et de « poser les valises », conditions essentielles pour s’ouvrir à de nouvelles perspectives

    ***Ce qui se passe

    Les permanences s’adressent à un public de collégiens, de lycéens et de jeunes adultes en situation de décrochage, qu’ils soient scolarisés ou déscolarisés. Ils sont reçus par un professionnel de l’association pour un entretien d’une heure environ, du lundi au vendredi et sur rendez-vous.
    Les entretiens sont conduits en deux temps. Le jeune est tout d’abord reçu seul. Une grille d’entretien permet de faire le point sur sa trajectoire et sa situation scolaires, ses réticences, attentes et ressources. Pour les jeunes encore scolarisés, l’entretien vise principalement une remobilisation et une (ré)explicitation des règles du jeu scolaire. Pour ceux qui ont déjà décroché
    (parfois depuis longtemps), il s’agit de les aider à prendre du recul sur leur expérience, et à les convaincre qu’ils peuvent se réapproprier leur devenir. Dans tous les cas, une information précise leur est donnée sur leurs droits en matière de scolarité et de formation, et sur les dispositifs, structures et institutions auxquels ils peuvent faire appel. La seconde partie de l’entretien a lieu en présence des éventuels accompagnants. Elle permet de dédramatiser une situation toujours difficile à vivre entre adultes et jeune, voire faire une médiation entre eux.
    La Bouture réalise 200 entretiens annuels, dont certains sont suivis par un accompagnement de 2 à 8 entrevues supplémentaires appelé « atelier de raccrochage ».
    Un entretien à La Bouture constitue la première étape pour entrer au Clept (Collège-Lycée élitaire pour tous). Ce temps est l’occasion d’estimer les motivations du jeune à reprendre une scolarité, éventuellement d’envisager avec lui et ses accompagnants les conditions à réunir pour y parvenir.

    ***Effets et limites de l’action

    • Parce qu’elles sont positionnées à la fois en dehors et entre les institutions (Éducation nationale, Missions locales, PJJ, etc.), les permanences d’accueil représentent un espace neutre de parole et d’écoute. Elles contribuent ainsi à réhabiliter le paysage institutionnel aux yeux de jeunes marqués et rendus défiants par leur vécu scolaire ou leur parcours d’insertion.
    • Ces rencontres ne débouchent pas toutes sur un raccrochage, ou du moins pas sur un raccrochage immédiat. Certains jeunes reviennent parfois plusieurs mois ou années après.
    • Les permanences étant ouvertes à tous, les problématiques des jeunes accueillis peuvent déborder les questions de scolarité et de formation. Ceci met à l’épreuve les compétences des professionnels qui doivent veiller à rester centrés sur leurs savoirs faire, et à tisser des relais avec d’autres structures (prévention spécialisée, protection de l’enfance et des jeunes majeurs, accueil des primo-arrivants, etc.).
    • L’action nécessite des professionnels formés et expérimentés. Pour autant, et bien qu’elle ait vingt ans d’existence, son économie est fragile.
    • L’ancienneté de l’action et l’analyse des entretiens conduits au fil des années apportent des informations sur l’évolution du phénomène du décrochage et des conditions de raccrochage. Ces informations sont ré-investies dans des actions de formation en direction de professionnels.

    ***Contact

    Vincent Costes, Directeur Adjoint Responsable Accueil Jeunes et Familles
    04 76 17 09 46
    contact (arobase) labouture.org

  • Association « 432A »

    septembre, 2017

    Télécharger :
    FicheExpérience_Association432A

    ***L’idée de départ

    Cette fiche expérience a la particularité de présenter une structure : l’association « 432A ».

    Le point de départ : Dans le département des Hautes-Alpes une conseillère d’orientation-psychologue, un éducateur de prévention font le constat que de nombreux jeunes déscolarisés restent isolés du fait des caractéristiques de leur territoire de vie : rural et de montagne. Suite à leurs observations ils décident de créer une structure, mobile, qui irait directement à la rencontre des jeunes en situation de décrochage, au plus près de leurs lieux de vie et de leurs habitudes.

    En 2009 est créée "432A". Le "A" signifiant à la fois Accueil, Accompagnement, Apprentissage, Alternance etc. car l’objectif de l’association est bien de lutter contre la déscolarisation des jeunes au sein d’un territoire rural et de montagne en repérant et en accompagnant individuellement les jeunes en ruptures grâce à une écoute constructive permettant de mettre (ou remettre) le jeune en confiance et de lui ouvrir de nouvelles perspectives.

    ***Ce qui se passe

    Les deux travailleurs sociaux à l’initiative de la structure sont devenus salariés et leur voiture est devenu leur bureau.

    Ils accompagnent des jeunes de 13 à 18 ans en situation de ruptures scolaires sur le territoire nord haut alpin : de Savines-le-Lac jusqu’à la Grave. Dans leur véhicule ils se déplacent, au quotidien, à la rencontre des jeunes dont les situations ont souvent été signalées par les établissements scolaires.
    Un suivi régulier peut être mis en place, basé sur le volontariat des jeunes et des familles, il favorise l’émergence ou le développement d’une relation bienveillante avec le jeune, permettant de le mettre en confiance et de l’accompagner dans la construction de son projet personnel. L’association joue également un rôle d’intermédiaire entre l’établissement scolaire, le CIO, la Mission Locale, des entreprises lors de recherche de stage par exemple etc. favorisant ainsi le raccrochage des jeunes.

    Environ 150 jeunes sont suivis par l’association chaque année, du lundi au vendredi (flexibilité horaire importante afin de s’adapter aux besoins des jeunes).

    ***Effets et limites de l’action

    • Un lien étroit avec l’Éducation nationale, qui permet de créer des temps formels et informels avec les professeurs notamment, pour avancer ensemble et avec le jeune sur son parcours et ce qui se joue pour lui.
    • L’absence de locaux qui permet une mobilité quotidienne et une forte réactivité pour répondre aux besoins des jeunes et entretenir le réseau de partenaires
    • Un solide réseau de partenaires permettant de mieux construire et accompagner le parcours du jeune (raccrochage scolaire, insertion professionnelle...)
    • Une relation peu institutionnelle avec le jeune qui facilite la création du lien. Cet accompagnement s’inscrit néanmoins dans un cadre institutionnel grâce à l’agrément et la convention signés avec l’Éducation nationale et via le travail au quotidien avec les partenaires sur le territoire.
    • Des pistes de raccrochage scolaire pour le jeune à améliorer en partenariat avec l’Éducation nationale (réflexion engagée sur le retour en classe).
    • Des jeunes rencontrant des problèmes lourds (addiction, violence, trouble psychologique...) nécessitent en priorité un accompagnement avec des partenaires mandatés avant un accompagnement par l’association.

    ***Contact

    Françoise WEISS et François CHARPIOT Coordinateurs
    Association432a(arobase)gmail.com
    06 48 74 23 10 / 06 48 74 06 41
    http://www.association432a.com/

  • Énergie Jeunes

    septembre, 2017

    Télécharger :
    FicheExpérience_EnergieJeunes

    ***L’idée de départ

    « Énergie Jeunes » est une association reconnue d’utilité publique dont l’objectif est de développer la persévérance scolaire principalement dans les collèges d’éducation prioritaire à travers des sessions de travail ludiques. L’association existe depuis 2013, elle bénéficie du soutien de fondations et d’entreprises publiques, privées et coopératives. Elle vise à permettre à chaque jeune de donner du sens à ses études, de développer son autodiscipline et de prendre son avenir en main en prenant conscience que la réussite scolaire est possible pour tous.

    ***Ce qui se passe

    L’action d’Énergie Jeunes se décline en interventions animées par un binôme composé d’un « expert » de l’association et d’un bénévole collaborateur des entreprises partenaires préalablement formé. Ce binôme intervient directement dans les classes au sein des collèges partenaires en présence d’un professeur, pour 3 sessions d’une heure de la 6ème à la 3ème.

    S’appuyant sur des vidéos éducatives et des outils pédagogiques, les collégiens suivent des formations dont l’objectif est d’acquérir de bonnes habitudes, progresser tous les jours, persévérer face aux difficultés, s’investir pleinement dans sa scolarité. Des plans d’actions individuels sont mis en place autour d’objectifs précis d’engagement. Des sessions en ligne permettent aux élèves de continuer ce travail personnel et des outils sont mis à disposition du professeur pour poursuivre ces temps de formation en classe.

    ***Effets et limites de l’action

    • Un réseau solide de partenaires permettant de rendre ces interventions gratuites pour les établissements et mettant à disposition des bénévoles investis et bienveillants.
    • Une évolution dans l’élaboration des programmes en fonction des retours par questionnaires anonymes des jeunes et des professeurs après chaque cycle de formation.
    • Des méthodes d’animation ludiques permettant de capter l’attention des élèves et de permettre à tous de s’exprimer. Action qui peut avoir un impact sur l’élève mais également sur le groupe classe.
    • Les jeunes se saisissent parfois de cette intervention pour lever certains malentendus et oser dire certaines choses indirectement au professeur principal présent. Un programme national qui mériterait parfois un peu plus de « sur-mesure » en fonction des établissements.
    • Une étiquette du « privé » parfois difficile à enlever et à afficher au sein de l’Éducation nationale.
    • Tous les élèves d’une classe ne sont pas motivés de la même façon par ces formations

    ***Contact

    Claire AIT-MOKTAR, Responsable des Opérations Rhônes-Alpes
    04 72 44 96 25
    claire.aitmokhtar(arobase) energiejeunes.fr
    www.energiejeunes.fr

  • BOOSTER

    Unis Cité septembre, 2017

    Télécharger :

    ***L’idée de départ

    Le programme Booster d’Unis Cité c’est permettre à des jeunes décrocheurs mineurs de s’engager en service civique pour vivre des projets de solidarité au niveau local avec une équipe hétérogène de volontaires tout en raccrochant avec les savoirs scolaires au sein d’un lycée.

    Créée en 1995, l’association Unis Cité, pionnière du service civique en France, a souhaité mobiliser ses compétences d’accompagnement des jeunes volontaires afin d’accueillir de nouveaux profils de jeunes mineurs en rupture scolaire. Utiliser l’engagement solidaire comme un tremplin de raccrochage vers de nouvelles perspectives d’avenir.

    ***Ce qui se passe

    Le programme Booster est mis en place, notamment, à Chambéry (73) par Unis Cité en partenariat avec l’Éducation Nationale et l’Agence du service civique.
    Il s’agit d’accueillir des jeunes mineurs volontaires qui ne sont pas scolarisés depuis plus d’un an et qui n’ont pas de diplôme.
    Les jeunes qui souhaitent participer au programme Booster s’engage pendant 6 mois au minimum.
    Au départ, des séances d’informations collectives sont effectuées dans des lieux ciblés permettent de « recruter » les jeunes volontaires mineurs en situation de décrochage qui s’engageront en service civique alterné au sein d’une équipe hétérogène de jeunes volontaires majeurs. Le programme est mis en place 5 jours par semaine comme suit :

    lundi et mardi : temps scolaire avec une enseignante référente et un programme pédagogique dédié leur permettant de reprendre goût d’apprendre
    mercredi : accompagnement au projet d’avenir et travail sur la confiance en soi avec un coordinateur dédié.
    Jeudi et vendredi : projets locaux de solidarité en équipe avec les volontaires majeurs.

    En intégrant Booster les jeunes bénéficient également d’un accompagnement individuel leur permettant de leur (re)prendre confiance en eux et en leur capacité afin qu’ils puissent se réapproprier leur avenir.

    ***Effets et limites de l’action

    • Sentiment d’utilité : valorisation du chaque jeune par l’engagement et les missions de terrain au plus près des bénéficiaires,
    • Place laissée aux parents tout au long de l’engagement par des temps d’explicitation du projet, des temps symboliques et des rappels au cadre si nécessaire,
    • Le lien avec l’enseignement.e et le projet pourrait être plus poussé et plus cohérent,
    • Établissement peu impliqué (mise à disposition d’une seule enseignante) Pour fonctionner, tous les acteurs doivent être impliqués et notamment l’EN
      Programme qui ne convient pas à tous les jeunes, quelques arrêts en cours de mission,
    • Bienveillance des jeunes majeurs envers les jeunes du programme booster, création d’une vraie dynamique d’équipe,
    • Attachement des jeunes à la structure et aux projets (réseau des « anciens »),
    • Besoin d’accompagnement et d’explicitation du programme pour les porteurs de projets qui ont peur que leur projet soit mis en difficultés avec ce type d’équipe de volontaires mixte.

    ***Contact

    Hélène Fossey Responsable Antenne Savoie Unis Cité
    06 98 22 15 68
    hfossey(arobase)uniscite.fr
    www.uniscite.fr/antenne/chambery-savoie/

  • Collectif "Persévérance scolaire" de Villefontaine

    septembre, 2017

    Télécharger :
    Diaporama Collectif VIllefontaine 2016
    FicheExpérience_CollectifPersévéranceScolaireVillefontaine

    ***L’idée de départ

    Villefontaine est une commune de 18 000 habitants, dont 4 500 en résident en QPV et 3 300 sur des quartiers en veille active.
    En 2015, sous l’impulsion des trois collèges, les partenaires socioéducatifs se réunissent pour construire une culture commune à propos du décrochage scolaire et trouver ensemble de nouveaux moyens d’agir. Une démarche collective se structure progressivement avec l’appui du service politique de la ville de la commune et du dispositif intercommunal de réussite éducative. L’idée initiale d’une « formation » est rapidement abandonnée : l’élaboration d’une « culture commune » se fait progressivement par la conduite conjointe d’actions, leur mise en débat et leur analyse partagée.

    ***Ce qui se passe

    Le collectif « persévérance scolaire » regroupe : les Principaux des trois collèges, leurs adjoints ou CPE, les assistantes sociales et infirmières scolaires, les directeurs et animateurs jeunesse des maisons de quartier, des éducateurs de prévention, des bénévoles de l’association ESA, la coordinatrice et la référente de Réussite éducative, l’IEN, le chargé de mission « Politique de la ville » de la DSDEN, le directeur général adjoint des services à la population de la commune.
    Il se réunit en réunions plénières 3 à 4 fois par an autour d’un thème commun ou pour penser collectivement l’amélioration des pratiques et des organisations professionnelles. Entre ces temps communs, des « groupes de tâches » plus restreints s’organisent sur quelques séances afin préparer le travail du collectif ou faire avancer des dossiers communs (demandes de financement, rédaction de documents à discuter collectivement, collecte et compilation d’informations…)
    Un premier sujet abordé a été celui des relations avec les parents, et, depuis le printemps 2017, le collectif s’attache à élaborer un dispositif d’accueil pour des collégiens temporairement exclus. D’autres thèmes sont en attente, en particulier autour de l’orientation scolaire et du lien avec le premier degré. Certaines actions sont pensées ensemble, mais réalisées par un des partenaires : mise en place d’un stage d’établissement dans un collège, sensibilisation des éducateurs non enseignants aux questions de la persévérance scolaire, etc.
    La démarche est accompagnée par l’association La Bouture, dont le rôle est de faciliter l’articulation entre les différentes cultures professionnelles, apporter dans les échanges des éclairages issus de la recherche ou d’autres territoires, et contribuer au lien entre le terrain et les institutions.

    ***Effets et limites de l’action

    • L’essentiel de la démarche repose sur sa dimension collective : chacun se sent concerné et devient progressivement pour partie responsable de ce qui est réalisé par d’autres.
    • Les participants gagnent en puissance d’agir du fait qu’ils se sentent respectés tant dans leurs cadres et contraintes professionnels que dans leurs difficultés à faire.
      L’attention accordée par les institutions et l’implication dans le collectif de leurs représentants (commune, DSDEN, etc.) contribue fortement à la solidité du réseau de partenaires.
    • À l’initiative des responsables du Dispositif de Réussite éducative, la démarche essaime sur d’autres communes de l’agglomération où la structuration de collectifs semblables est encouragée et soutenue.
    • Le dispositif est nécessairement flou et lent, pouvant déstabiliser certains professionnels, voire les conduire à « décrocher » du collectif.
    • Les effets sur la persévérance scolaire elle-même n’ont pas encore pu être estimés.

    ***Contact

    Mairie de Villefontaine, Service Politique de la ville, Paul Vourlat : politique.de.la.ville |arobase| mairie-villefontaine.fr
    Collège Louis Arragon, Nicolas Charrel, ce.0382104F |arobase| ac-grenoble.fr
    GIP-DRE Nord Isère, Lydie Courault, lcourault.gipdre |arobase| capi38.fr
    DSDEN de l’Isère, Christian Toillier, christian.toillier |arobase| ac-grenoble.fr

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    Télécharger le diaporama de présentation du travail réalisé en 2016.

  • TEENLAB Chambery

    Télécharger :

    L’ idée de départ

    TeenLab est une formation pré-qualifiante de 10 semaines proposée à des jeunes NEET en
    collaboration avec la mission locale de Chambéry, sur des promos d’une quinzaine de jeunes.
    C’est une offre éducative innovante, par projet, destinée aux jeunes chambériens sortis du
    système scolaire. Elle vise à favoriser l’inclusion de jeunes grâce au numérique et s’appuie sur
    les nouvelles technologies comme levier de remobilisation.
    Elle ajoute à cela une dimension transfrontalière avec une rencontre avec une promotion
    similaire de jeunes Italiens.

    Ce qui se passe

    Les jeunes sont pressentis par des conseillers de mission locale sur la base de leur motivation,
    de leur intérêt pour le numérique et parfois de l’adéquation avec un éventuel projet
    professionnel. Ils sont recrutés après une réunion de présentation du projet puis d’un entretien
    de motivation avec les formateurs.
    Les jeunes suivent des ateliers variés (traitement d’image, codage, bureautique...) le matin
    puis se réunissent en groupe de travail l’après midi pour réaliser un grand projet d’évènement
    se déroulant à la fin des 10 semaines, nécessitant la mobilisation des compétences abordées le
    matin.
    Ils ont également des créneaux réservés dans un FabLab (laboratoire mettant à disposition des
    machines de Fabrication à commande numérique type Imprimante 3D, découpeuse Laser,
    Floqueuse, etc...) avec un animateur qui les accompagne dans la découverte des machines et
    la réalisation du grand projet.

    Effets et limites de l’ action

    La grande majorité des jeunes témoignent des effets remobilisant de Teenlab, de l’ouverture
    nouvelle que le projet leur a donnée, et d’une réconciliation avec leur capacité d’apprendre,
    d’utiliser des machines compliquées, dont ils ne connaissaient même pas le nom. Certains
    arrivent dans une promotion sans même savoir utiliser un ordinateur et l’organisation des
    promotions permet la mise en valeur de cette hétérogénéité des publics.
    L’équipe de formateurs en place a le souci de nommer les « savoir être » comme centraux dans
    leurs objectifs pédagogiques : reprise de confiance, travail en équipe, autonomie,
    communication, etc... et a une posture d’accompagnateur, à l’écoute des jeunes, et qui se
    questionne sur le cadre, les objectifs et les améliorations possibles. Le FabLab est un lieu qui donne beaucoup de pouvoir d’agir à des jeunes souvent peu narcissisés à leur arrivée.
    La pédagogie par projet qui laisse une grande autonomie aux jeunes peu amener des effets
    d’éparpillement, de perte de repère ou d’absence de hiérarchisation, c’est une difficulté que
    l’équipe de formateur relaie, imposer plus d’objectifs peut être facilitant.
    Pour des jeunes NEET, on pourrait espérer une plus grande place laissée au travail de la
    langue, écrite et orale, compétence largement corrélée avec leur situation comme le montre le
    rapport du CEREQ de 2023. L’insertion des jeunes via le numérique est une approche à double
    tranchant, elle permet d’attirer des jeunes souvent consommateurs d’écran, et il doit bien être
    explicité en amont qu’il ne s’agira pas de cela. Le choix exact des contenus pour les ateliers du matin a plus ou moins réussi à accrocher les jeunes et à s’inscrire dans le projet final.

    Contact

    Pierre Trahan : p.trahand@compagnons-tech.fr